Pouvoir d’achat des salariés : un levier RH stratégique à activer dès maintenant

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L'équipe Rosaly
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En 2025, le pouvoir d’achat est devenu bien plus qu’une préoccupation sociale : c’est un enjeu RH majeur.
Face à une inflation durable, des salaires qui peinent à suivre et un moral économique en berne, les entreprises redécouvrent leur rôle central : aider les collaborateurs à mieux vivre de leur travail.

45 % des Français sont à découvert au moins une fois par an (Source : Le Monde) et près de 1 français sur 2 l'est après chaque vacances (Source : Rosaly). Ces difficultés, loin d’être anodines, pèsent sur l’engagement, la fidélisation et la performance au travail.

Comment agir concrètement, sans alourdir la masse salariale ?
Ce guide propose une lecture claire des leviers RH disponibles pour renforcer le pouvoir d’achat réel des salariés et replacer la politique salariale au cœur de la stratégie d’entreprise.

1. Le pouvoir d’achat : un indicateur RH à part entière

Le pouvoir d’achat des salariés ne se limite plus au montant du salaire net. Il dépend aujourd’hui de trois piliers complémentaires :

  • Le revenu réel disponible : salaire net + primes + avantages sociaux.
  • Les dépenses contraintes : logement, transport, alimentation, énergie.
  • La gestion budgétaire et les aides disponibles : ce que le salarié perçoit, dépense et peut encore mobiliser.

Pour les DRH, c’est un nouvel indicateur à piloter. Comme le souligne Adequasys, “le pouvoir d’achat devient un levier RH à part entière, au même titre que la QVCT ou l’engagement”.

👉 Pourquoi c’est clé ?
Parce qu’en améliorant le net à vivre, on agit à la fois sur la motivation, la fidélité et l’attractivité, sans nécessairement passer par des augmentations générales de salaires.

2. Agir sur le pouvoir d’achat sans hausse de masse salariale

Augmenter le salaire brut n’est pas toujours possible ni soutenable. En revanche, optimiser ce qui entoure la rémunération est un terrain d’action concret.
C’est tout l’enjeu d’une approche “pouvoir d’achat augmenté” : faire plus avec le même salaire, en activant les bons leviers RH.

Parmi eux :

  • Flexibiliser l’accès au salaire (acompte digitalisé / salaire à la demande).
  • Réduire les dépenses contraintes (transport, repas, mobilité durable).
  • Aider les collaborateurs à percevoir les aides sociales auxquelles ils ont droit.
  • Proposer des remises directes et des avantages collectifs (bons d’achat, subventions sportives, chèques culture).

💡 Selon le baromètre Rosaly 2024, un salarié récupère en moyenne 534 € par an grâce à la détection automatique de ses droits sociaux.

3. Donner de la flexibilité sur le salaire

Le salaire à la demande, ou acompte sur salaire digitalisé, est devenu un levier concret d’amélioration du pouvoir d’achat.
En permettant au salarié d’accéder à une partie de sa rémunération déjà acquise, il évite les découverts et les frais bancaires, tout en redonnant de la visibilité sur ses revenus.

Pour les RH, c’est aussi un gain de temps considérable : les avances manuelles disparaissent, la gestion paie reste fluide, et la trésorerie n’est pas impactée.

Selon OpinionWay, 81 % des salariés préfèreraient un acompte à un découvert bancaire.

4. Réduire les dépenses du quotidien

Agir sur le pouvoir d’achat, c’est aussi agir sur les dépenses contraintes.
Certaines mesures simples, souvent déjà prévues par la loi, ont un effet immédiat sur le reste à vivre :

  • Transport : remboursement à 50 % des abonnements, Forfait Mobilités Durables, prime carburant (jusqu’à 200 € par an)
  • Restauration : titres-restaurant pris en charge à 60 %, exonérés de charges sociales
  • Télétravail : indemnité défiscalisée (2,60 €/jour)
  • Bons d’achat remisés : -5 % à -10 % sur les grandes enseignes, un levier simple mais à fort impact perçu
  • Subventions sportives ou culturelles : remboursement partiel d’activités bien-être, souvent via le CSE

Ces dispositifs combinés peuvent représenter jusqu’à un mois de salaire net supplémentaire par an, sans hausse de charges.

5. Optimiser les aides sociales et dispositifs légaux

Chaque année, près de 10 milliards d’euros d’aides sociales ne sont pas réclamés (estimation d’après la DREES / Odenore).
Les raisons ? Démarches complexes, manque d’information, méconnaissance des critères.

Les entreprises peuvent aujourd’hui aider leurs collaborateurs à identifier ces droits via des simulateurs automatiques intégrés à leurs outils RH.
Résultat : un gain de pouvoir d’achat immédiat, sans coût supplémentaire, et une vraie reconnaissance de la part des salariés.

6. Valoriser les avantages périphériques

Le “salaire caché” reste un des leviers les plus sous-exploités du pouvoir d’achat.
Entre épargne salariale, CSE, chèques vacances ou CESU, de nombreux dispositifs sont déjà en place, mais souvent mal compris ou sous-utilisés.

Une communication claire sur ces avantages, accompagnée d’un Bilan Social Individuel (BSI), aide à renforcer la perception de la valeur totale de la rémunération.
D’après une étude Malakoff Humanis / Harris Interactive, 39 % des salariés déclarent mal connaître les avantages salariaux et sociaux dont ils bénéficient (Source : Le Monde).

7. Former et accompagner via l’éducation financière

La gestion du budget personnel reste un tabou en entreprise, alors qu’elle impacte directement la sérénité et la productivité.
Proposer des ressources d’éducation financière (ateliers, podcasts, newsletters, parcours mails) permet aux collaborateurs de mieux gérer leurs revenus et d’éviter le stress financier.

C’est un levier d’autonomie et de confiance, qui complète les actions purement monétaires.

50 % des Français ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir des conseils financiers (étude Buzzpress pour Rosaly, 2024).

8. Mesurer l’impact RH et business

Une politique “pouvoir d’achat” bien menée se mesure.
Les indicateurs clés à suivre :

  • taux d’utilisation des dispositifs
  • économies moyennes réalisées
  • satisfaction des salariés
  • impact sur turnover, attractivité et absentéisme

Les entreprises engagées sur ce terrain observent des résultats tangibles :

  • -27 % de turnover
  • +18 % de candidatures reçues
  • -52 heures de gestion RH par mois (étude Rosaly, 2024)

Ces chiffres confirment que le pouvoir d’achat est aussi un levier de performance économique.

9. Le rôle stratégique de l’entreprise

Comme le souligne l’OCDE :

“Des réponses coordonnées sont nécessaires pour protéger les niveaux de vie, et partager la charge de l’inflation entre ménages, employeurs et gouvernements.”

L’entreprise a donc un rôle à jouer, non seulement en tant qu’employeur, mais aussi comme acteur social.
Agir sur le pouvoir d’achat, c’est redonner du sens au travail, fidéliser les talents et renforcer la marque employeur.


Conclusion

Le pouvoir d’achat n’est plus un sujet périphérique : c’est le nouveau pilier de la politique salariale.
Les entreprises qui agissent dès aujourd’hui, sans forcément augmenter les salaires, construisent une stratégie RH plus juste, plus durable et plus performante.

Pour aller plus loin, découvrez la checklist complète “Agir sur le pouvoir d’achat des salariés”, qui synthétise les leviers présentés ici et vous aide à prioriser vos actions.


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