Bien-être des salariés : est-ce vraiment important ?

Le bien-être des salariés, un levier de productivité et de fidélisation. Découvrez nos conseils

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L'équipe Rosaly
Fidélisation
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Depuis quelques années, le facteur humain s’impose comme un enjeu majeur de la performance des entreprises. Une prise de conscience des dirigeants, traduite par un changement sémantique lourd de sens : le service de la gestion du personnel est devenu celui des ressources humaines. Au cœur du bon fonctionnement de l’entreprise, l’employé est également au centre d’une attention inédite dans l’histoire entrepreneuriale : son bien-être préoccupe ! Ne serait-il pas la base de sa performance au travail ? Focus sur l’importance du bien-être au travail et des solutions pour l’améliorer.

La nécessité de miser sur le bien-être de ses salariés

Soyons clairs, le bien-être des salariés revêt une importance stratégique ! La technologie évoluant, les besoins des entreprises de ce début de XXIᵉ siècle sont très éloignés de ceux du taylorisme-fordisme. Les employés formés et rompus à la numérisation ont remplacé la main-d'œuvre peu, voire non qualifiée, des manufactures de l’ère industrielle. Les entreprises les plus technologiques ont parfois du mal à recruter et à conserver des salariés essentiels à leur fonctionnement. Selon une étude de la compagnie d’assurances Generali (novembre 2018), les difficultés à recruter constituent un frein majeur au développement pour 44 % des dirigeants des petites et moyennes entreprises (PME).

Dans l’environnement hautement concurrentiel généré par la mondialisation des échanges, les entreprises voient leur marge de manœuvre en termes de rémunération relativement réduite. Les postulants eux-mêmes relativisent l’importance du salaire. Une étude Wildgoose2 indique que 61 % des salariés privilégient aujourd’hui le bonheur et le bien-être au travail plutôt que le salaire ! Un véritable phénomène de société : l’épanouissement personnel s’impose dans les sociétés développées comme un objectif de vie primordial.

Une course au bonheur dans laquelle vie privée et vie professionnelle se complètent. Celle-ci passe nécessairement par une vraie qualité de vie au travail. Le phénomène n’a pas échappé aux employeurs. Le bien-être au travail s’impose de plus en plus dans la politique RH comme un argument de recrutement et de fidélisation.

Comment définir le bien-être du travail ?

Nous pouvons parler de bien-être au travail lorsqu’un salarié éprouve un sentiment de satisfaction dans l’exercice de ses fonctions. L’employé se sent épanoui dans l’entreprise sur l’aspect physique et psychique. La qualité de vie au travail demeure néanmoins complexe à évaluer. Comme tous les éléments psychosociaux, elle relève bien souvent du cas par cas. Les services des ressources humaines ont néanmoins recours à des sondages QVT pour l’évaluer et fournir à leur direction un indicateur fiable.

En France, la qualité de vie au travail a fait l’objet d’un accord national interprofessionnel signé le 19 juin 2013. Si cet accord ne propose pas une définition synthétique de la qualité de vie au travail, il dresse les contours d’un cadre assez large, mais juste, de la notion : la QVT relève du vécu du salarié au sein de l’entreprise, de ses conditions d’exercice, des efforts réalisés pour tenir ses objectifs, de la perception de son action, de la considération qu’on lui porte et des perspectives offertes. La hiérarchisation des constituantes de la qualité de vie au travail relève tout autant du secteur concerné, de la catégorie socioprofessionnelle du salarié et de la personnalité de ce dernier.

Quel impact du bien-être au travail pour les salariés ?

Du bien-être au travail découlent la fidélité, l’adhésion à la culture d’entreprise, l’intégration à l’équipe, l’implication dans le projet et la créativité. Nul besoin d’étude documentée pour comprendre qu’un salarié heureux est un salarié efficace ! En se basant seulement sur la durée légale du travail en France, les salariés passent 7 heures par jour du lundi au vendredi au sein de l’entreprise. Lorsque ces journées se déroulent bien, les personnes concernées ramènent à la maison leur bonne humeur plutôt que leurs problèmes. Un cercle vertueux se met en place. Moins fatigués physiquement et psychiquement, ils sont disponibles pour leurs proches. Vie professionnelle et vie privée nourrissent l’équilibre nécessaire pour avancer dans l’existence et réaliser de grandes choses.

La pyramide des besoins ou pyramide de Maslow est très indicative. Dans cette hiérarchie des besoins humains, le bien-être au travail répond à trois étages de cette pyramide : le besoin de sécurité, d’appartenance et d’estime personnelle. Vu sous cet angle, l’impact du bien-être au travail pour le salarié est tout simplement considérable. Dans les premiers étages de cette pyramide, on retrouve bien entendu les besoins physiologiques qui peuvent être associés au bien-être financier des salariés et leur niveau de vie.

Quel lien entre le bien-être au travail et la productivité ?

Toutes les études réalisées à ce jour démontrent sans ambiguïté un lien direct entre qualité de vie au travail et productivité. Le bien-être physique et psychique des salariés diminue le risque de maladie professionnelle et, par conséquent, le taux d’absentéisme. Selon une étude réalisée en 2005 par l’institut américain Chapman de certification des professionnels du bien-être, une démarche qualité de vie au travail réduirait l’absentéisme de 25 % : plus présente, la main-d’œuvre est forcément plus productive !

Cette amélioration de la productivité au travail va néanmoins au-delà de cette diminution de l’absentéisme. Un salarié heureux est un salarié impliqué : la base d’une organisation opérationnelle compétitive. Épanouis dans leur fonction, les employés s’investissent pleinement dans leurs missions. L’université britannique de Warwick évaluait en février 2014 la hausse de la productivité d’un salarié heureux à 12 %.

La rétention des talents génère, elle aussi, un gain de productivité, bien qu’il soit difficile à quantifier. Fidéliser un salarié performant évite d'avoir à rechercher, recruter et former son remplaçant. En 2017, le Center for American Progrès estimait le coût du remplacement d’un salarié entre 10 et 30 % de son salaire annuel. Ce coût s’avère exponentiel avec le montant de ce dernier. Ainsi, le remplacement d’un cadre dirigeant était évalué à 213 % de sa rémunération.

Bien-être au travail, l’enjeu est aussi national !

Si le bien-être au travail constitue un levier très concret de compétitivité pour les entreprises, il s’impose aussi comme un enjeu d’amélioration du climat social et comme un levier économique national majeur. Selon une étude publiée en novembre 2018 par l’institut Sapiens, le coût de l’absentéisme au travail en France s’élève, en effet, à 107,9 milliards d’euros par an, soit 4,7 % du PIB.

Comment l’entreprise peut investir dans le bien-être de ses salariés ?

L’importance du bien-être des salariés étant démontrée, reste à définir les moyens de développer ce dernier au sein de l’entreprise. Les moyens d’amélioration des conditions de travail peuvent être classés en deux catégories distinctes : ceux relevant des méthodes managériales et ceux relevant des dispositions matérielles.

Les méthodes managériales

Si une direction attend une implication totale de ses salariés, elle doit savoir les écouter. Dirigeants et cadres doivent avoir porte ouverte et écoute attentive à des besoins qui ne relèvent pas forcément de la revendication collective et syndicale. Le bien-être mental au travail passe par une individualisation du management et de la réponse en matière d’amélioration de ses conditions de travail. Chaque salarié a sa personnalité propre et d’éventuelles contraintes personnelles, qui en l’absence de prise en compte pèseront sur sa santé mentale et physique.

Lorsqu’elle est possible, l’instauration de la flexibilité des horaires peut, par exemple, permettre au salarié de concilier obligation professionnelle et parentale. Face à un imprévu financier, le salarié concerné appréciera une réponse rapide de son employeur en matière d’avance sur salaire. Ces deux exemples relèvent de la considération attendue par les salariés. Elle est jugée essentielle pour leur épanouissement dans l’entreprise.

Les dispositions matérielles

Un environnement de travail agréable et adapté est évidemment indispensable au bien-être psychique et physique des salariés. Surface dédiée suffisante, ambiance décorative agréable, luminosité, plantes et fleurs, poste de travail ergonomique ainsi qu’un espace détente agréable et équipé, sont au cœur des investissements QVT efficaces.

Un comité d’entreprise (CE) actif et performant est un atout important pour marquer la considération que celle-ci accorde à ses employés. Chèques cadeaux, remises gratuites, colis au moment des fêtes, et entrées aux événements régionaux ou nationaux. Tous ces gestes entretiennent l’adhésion à l’entreprise.

Certaines entreprises, notamment les startups, vont encore plus loin dans leur démarche qualité de vie au travail : création d’une garderie pour les enfants des salariés, pièce dédiée à la sieste et même massage ! Tout est fait pour minimiser le stress (et notamment le stress financier)et maximiser le bien-être des chanceux ayant intégré ce type d’entreprises avant-gardistes.

Les enquêtes livrent parfois des pistes QVT inattendues. L’édition 2021 du Baromètre du bien-être au travail de Malakoff Médéric7 indique que 47 % des salariés apprécieraient voir leur entreprise les aider à améliorer leur nutrition !

Engager une démarche de qualité de vie au travail relève pleinement de l’investissement productif. Cette démarche n’est pas liée à la catégorie de l’entreprise ou à son secteur d’activité. Tout employeur, quel qu’il soit, doit éthiquement, mais aussi pragmatiquement, se préoccuper du bien-être de ses salariés. Il s’agit d’une véritable révolution sociétale en marche, qui s’accélère d’année en année. La question pour un dirigeant d’entreprise n’est plus de savoir s’il doit mettre en place une démarche QVT, mais quand ? La réponse : sans attendre !

Les points à retenir :

  • La qualité de vie au travail (QVT) a fait l’objet d’un accord national interprofessionnel.
  • Un salarié heureux est 4 fois moins absent et 12 % plus productif.
  • Une démarche QVT relève pleinement de l’investissement productif.
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