Pouvoir d’achat et marque employeur : une stratégie RH au service de la performance sociale

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L'équipe Rosaly
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Sommaire

Dans un environnement socio-économique marqué par l’inflation, les tensions sur le marché de l’emploi et une exigence croissante des collaborateurs en matière de qualité de vie au travail, les entreprises n’ont d’autre choix que de repenser leur stratégie d’attractivité. Le salaire seul ne suffit plus. Les salariés attendent des engagements concrets, une politique RH alignée sur leurs besoins réels. Parmi les leviers les plus efficaces pour y répondre : le pouvoir d’achat et la marque employeur.

I. Contexte économique et social : une fragilité financière accrue

Selon la Banque de France, un salarié sur deux déclare avoir été à découvert au cours des 12 derniers mois. Parallèlement, 48 % des Français estiment que leur situation financière s’est dégradée en 2024 (Insee). Ce contexte d’insécurité financière, s’il n’est pas pris en compte par l’entreprise, a un impact direct sur la motivation, la concentration, l’absentéisme et le turn-over.

II. Le pouvoir d’achat : un levier RH trop souvent sous-exploité

A. Définition et importance dans la politique RH

Le pouvoir d’achat désigne la capacité d’un salarié à subvenir à ses besoins essentiels (logement, alimentation, mobilité, santé, etc.) à partir de ses revenus disponibles. Il ne se limite pas à la rémunération directe, mais englobe l’ensemble des avantages et dispositifs permettant de mieux vivre au quotidien.

B. Agir sans alourdir la masse salariale

Des solutions existent pour améliorer le pouvoir d’achat sans augmentation salariale :

  • Accès à une partie du salaire dès qu'il est gagné (salaire à la demande)
  • Centralisation des avantages sociaux (titres-restaurants, mobilité, cadeaux) via une carte unique
  • Aide à la détection des aides sociales disponibles mais non réclamées
  • Mécanismes d’épargne à la source

Ces solutions, en digitalisant et simplifiant l’accès aux ressources, contribuent à réduire le stress financier.

III. La marque employeur : un actif stratégique immatériel

A. Définition et composantes

La marque employeur recouvre l’image perçue de l’entreprise en tant qu’employeur. Elle s’appuie sur trois dimensions :

  • L’expérience collaborateur (intégration, carrière, reconnaissance)
  • Les pratiques managériales et RH (flexibilité, transparence, équité)
  • L’engagement sociétal (RSE, QVCT, impact social)

B. Enjeux RH et stratégiques

Une marque employeur forte améliore :

  • Le volume et la qualité des candidatures
  • Le taux d’engagement des salariés en poste
  • Le rayonnement externe (classements, bouche-à-oreille, médias)

Elle est un levier d’efficacité RH, mais aussi un outil de pilotage global de la transformation sociale de l’entreprise.

IV. Un duo gagnant : comment pouvoir d’achat et marque employeur se renforcent mutuellement

A. Une réponse intégrée aux attentes salariées

Le lien est direct : les actions mises en place pour améliorer le pouvoir d’achat renforcent la marque employeur. Et réciproquement, une marque employeur forte légitime les engagements financiers et sociaux de l’entreprise.

B. Exemples de mise en pratique

Certaines organisations pionnières ont adopté une approche intégrée en matière de politique RH : elles combinent des solutions digitales pour faciliter l’accès à la rémunération, des dispositifs de soutien budgétaire individualisé, et une communication RH centrée sur l’utilité concrète des avantages proposés.

Parmi les pratiques observées :

  • La mise à disposition d’avances ou d’acomptes simplifiés via des plateformes automatisées
  • L’intégration d’outils de simulation des aides sociales et d’épargne pilotée
  • La création d’un environnement de travail aligné avec des valeurs d’inclusion, de solidarité et d’autonomie financière

Ces actions, coordonnées dans une logique d’impact, permettent de bâtir une marque employeur tangible et de proposer une expérience collaborateur utile au quotidien.

V. Mesurer les résultats : quels KPIs suivre ?

Pour objectiver la performance de ces initiatives, les indicateurs suivants sont recommandés :

  • Taux d’utilisation des dispositifs (par ex. accès au salaire à la demande)
  • eNPS (Employee Net Promoter Score)
  • Taux de rétention à 12 mois
  • Nombre de candidatures spontanées
  • Mentions spontanées dans les avis Glassdoor / Welcome To The Jungle

Conclusion : vers une stratégie RH utile, mesurable et différenciante

Loin d’être anecdotiques, le pouvoir d’achat et la marque employeur sont devenus des axes stratégiques RH. En les combinant de façon cohérente, les entreprises améliorent non seulement l’expérience salariée mais aussi leur performance sociale et opérationnelle.

Face à une génération de salariés en quête de sens, de stabilité et de reconnaissance, les employeurs ont tout intérêt à intégrer ces deux piliers dans leur politique RH.

Foire aux questions (FAQ)

Qu’est-ce que le pouvoir d’achat en entreprise ?

Le pouvoir d’achat en entreprise correspond à la capacité des salariés à faire face à leurs dépenses essentielles à partir de leur rémunération et des dispositifs d’accompagnement proposés par l’employeur. Il englobe le salaire, mais aussi les avantages sociaux, les aides financières, et les outils de gestion budgétaire mis à disposition.

Pourquoi le pouvoir d’achat est-il devenu un enjeu stratégique pour les RH ?

Dans un contexte de hausse généralisée du coût de la vie, le pouvoir d’achat conditionne directement le niveau de stress des salariés, leur engagement, leur performance et leur fidélité à l’entreprise. Ne pas agir sur ce levier affaiblit la compétitivité sociale de l’employeur.

Que recouvre exactement la notion de marque employeur ?

La marque employeur désigne l’image projetée et perçue de l’entreprise en tant qu’employeur. Elle se construit à travers l’expérience collaborateur, les pratiques RH, les conditions de travail, les valeurs incarnées et la capacité de l’organisation à tenir ses engagements sociaux et managériaux.

Comment articuler stratégie de pouvoir d’achat et marque employeur ?

L’articulation repose sur la mise en œuvre d’actions concrètes, cohérentes avec les valeurs affichées : accès facilité à la rémunération, soutien aux dépenses contraintes, éducation financière, avantages personnalisés. Ces dispositifs renforcent à la fois le bien-être salarié et la crédibilité de la marque employeur.

Quels indicateurs permettent de mesurer l’efficacité de cette double stratégie ?

Les principaux KPIs à suivre sont :

  • le taux de recours aux dispositifs de soutien au pouvoir d’achat
  • l’évolution du eNPS (employee net promoter score)
  • la baisse du turnover
  • le volume et la qualité des candidatures reçues
  • les retours qualitatifs sur l’image employeur (enquêtes internes, plateformes de notation)
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